Amanohashidate : le pont flottant

Au nord de Kyoto, une bande de sable et de pins sépare la mer intérieure d’Aso. Une langue de terre révéré depuis plus de 1000 ans comme un pont vers le domaine des dieux.

A peine large de 170 mètres à son point le plus épais, cette bande se sable s’étend sur un peu plus de 3 kilomètres en travers de la baie de Miyazu. 8000 pins japonais ont poussé sur cette petite bande de terre qui relie les deux rives.

La légende

Dans la mythologie Japonaise, il existe trois royaume : le royaume des dieux au delà des nuages, le royaume des hommes sur la terre et le royaume des choses mortes dans les profondeurs. Malgré la tentation, il faut éviter de calquer sur cette mythologie les concepts chrétiens de paradis et d’enfer : le royaume de la mort n’est pas un lieu de punition. C’est là que finissent les choses qui périssent, les corps, les enveloppes charnelles. Les âmes, elles, deviennent des kami, des forces. Elles restent sur terre pour influencer le destin de ceux qui restent, en bien ou en mal. Les dieux, eux, vivent dans les cieux et viennent parfois frayer avec humains ou simplement explorer la beauté du monde mortel. Pour descendre des cieux, il leur faut un pont qui enjambe l’océan du ciel : 天浮橋 , Ame no uki hashi, « le pont flottant dans le ciel« . Un jour qu’Izanagi et Izanami, les deux divinité créatrice du Japon, remontaient ce pont pour rejoindre leur royaume céleste, une planche se brisa et tomba dans la mer d’Aso pour créer Amanohashidate, le pont vers le paradis.

Hayashi Gahō, auteur, érudit et académicien, décerna à ce bras de terre un incroyable honneur : il le déclara l’une des trois plus belles vues du Japon (avec la baie de Matsushima au nord et l’île d’Itsukushima près d’Hiroshima).

Le lieu

Pour admirer le pont dans toute sa splendeur, il faut prendre un petit téléphérique qui vous conduit en haut de la montagne. Vous avez le choix entre un monorail couvert tout a fait classique et une sorte de télésiège individuel. Chacun est assis sur sa chaise… sans aucune protection! Pas de barre pour vous empêcher de tomber, pas de ceinture…. même si le siège n’est pas bien loin du sol, c’est impressionnant!
De là, un chemin surélevé en bois vous entraîne au dessus de la cime des arbres pour observer toute la majesté du lieu. Sobrement nommé Hizyukan, le « dragon dans le ciel », ce chemin gratuit est enchâssé au centre d’un parc d’attraction miniature pour enfant un peu désuet, mais charmant à regarder. Il est également coutume de se pencher en avant et de regarder la langue de sable a travers ses jambes écartées. Dans cette pose étrange, les jours de beau temps et avec un peu d’imagination, il semble que le pont flotte dans le ciel.

La beauté du lieu est stupéfiante par temps clair, quand le ciel et la mer se confondent. Les pins, verts en toute saison, offrent un beau contraste de couleurs et l’hiver, le sable se couvre de neige pour une vue unique.

Il faut compter une petite heure de marche pour traverser le pont de sable et à chaque extrémité, de petites entreprises vous proposent de louer des vélos pour traverser plus rapidement. Il est également possible de faire l’aller à pied et le retour en bateau… ou l’inverse!
Parmi les nombreux pins qui bordent la promenade, certains se sont développés pour donner des formes étranges et les locaux leur ont donné de petits noms : cherchez  Meoto Matsu (les pins mariés), Nakayoshi no Matsu (Les amis pins), ou encore Chie no Matsu (Le pin de la sagesse). En été, il est agréable de se poser sur les plages de sable fin et de tremper les pieds dans l’eau claire. Les locaux s’y retrouvent parfois jusqu’aux premières heures de la nuit.

Le temple Chion-ji

Sur la rive sud, le temple Chion-ji. Dédié aux trois divinité bouddhiques de la sagesse, on y vient régulièrement prier pour le succès dans ses études ou à l’approche des examens. Les omikuji y sont représenté par de petits éventails que l’on accroche aux branches des pins environnants quand les prédictions sont mauvaises pour laisser le vent emporter les mauvais augures.

Construit en 808 sur ordre de l’Empereur Heizei, il était occupé par les moines de la secte Shingon avant de devenir un temple zen en 1336. 8780 charpentiers travaillèrent pendant 7 ans juste pour construire la porte principale qui marque le passage entre le monde profane et le monde sacré.

Information importantes
Où? Miyazu, Prefecture de Kyoto : 1h30 de Kyoto en voiture, 2h30 en transport en commun
Ouvert toute la journée
GRATUIT
Téléphérique : 9h – 16h30 (1000 yens aller/retour)
Site internet (en japonais) : http://www.viewland.jp/

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